Excellentes réactions au Wiels ...
Le public est mis en contact immédiat avec des corps dansant et jouant et, manifestement, cela le passionne. Doigts, muscles, souffles, sueur, visages concentrés, signes discrets de l'un à l'autre, tout cela à deux pas des gens. Même lorsqu'ils jouent des couches isolées du spectacle, voix par voix (car la totalité de la composition et de la chorégraphie n'est donnée que toutes les neuf heures), tous les participants restent précis, synchrones, attentifs au détail. Bref : des corps disciplinés — d'une discipline vécue dans le registre de l'aisance, et pas de la contrainte. C'est cela, je pense, qui intéresse tant. Avec la disparition des danses de salon et de la musique de chambre entre amis (parmi cent autres disparitions), nous ne vivons souvent que l'alternance brutale du travail sans joie et de la fête sans code. Ici, dans les murs blancs et la lumière diaphane du musée, c'est l'expérience d'un sens totalement flottant, accompagné d'une intense jouissance du chiffrage et du déchiffrage ; d'un bonheur possible...
Allez, c'est parti pour 9 semaines !