CAST
Michaël Schmid flute
Jeroen Robbrecht viola
Samia Bousbaïne harp
PROGRAMME
Claude Debussy (1862-1918)
Sonate pour flûte, alto et harpe, 1915
Toshio Hosokawa (°1955 )
Atem-Lied, for solo bass flute, 1997
Kaija Saariaho (°1952 )
New Gates, for flute, viola and harp 1996
PRODUCTION
Opéra de Lille, 2010
- ©Evy Ottermans
"... ouvertures de portes et de grilles, chutes, traversées de l’eau..." : la Finlandaise Kaija Saariaho (née en 1952) dévoile un monde de perceptions fines, habité de sonorités oniriques et d’éclats évanouissants. On pourrait, pour situer son travail, évoquer ces étranges dessisn nuageux rendus possibles par la mathématique des fractales : le calcul le plus complexe au service d'insaisissables productions sensibles. Familière des technologies du son et des logiciels de CAO (composition assistée par ordinateur), la compositrice les utilise dans la quête d’une texture musicale ambiguë et fuyante, d’une métamorphose infinie de la matière musicale, comme seul peut l’offrir à la contemplation humaine le spectacle des phénomènes naturels : fumées et cours d’eau. Un espace musical vibrant de résonances, d’échos, de réverbérations, miroitant entre l’ombre et la lumière. Sa musique, comme celle de Claude Debussy, semble s’improviser elle-même en se déployant dans l’espace. Flûte, alto et harpe forment le trio idéal pour esquisser "le jeu des courbes qui décrivent les brises changeantes", ainsi que l’écrivait le grand compositeur français.
Retenue, souplesse, versatilité des vitesses, intensité voilée de l’expression... Toshio Hosokawa combine avec succès les influences occidentales et la tradition japonaise. Souffle et vent, lenteurs hiératiques et subits
froissements du temps : sa musique ne perd jamais le contact avec les subtils agencements de la nature. Mais la nature, ici, n’est pas notre extérieur ; le musicien lui co-appartient dans le rituel musical, entièrement concentré sur le contrôle de sa respiration.