Lucier, Braxton, Schlomowitz/Rezaei
In the heart of the orchestra, club-like atmosphere
Alvin Lucier (1931-2021)
Diamonds for 1, 2 or 3 orchestras
Anthony Braxton (1945)
Creative Orchestra (compositions No.151 & 147)
Matthew Shlomowitz (1975) & Mariam Rezaei (1984)
Scenes for Turntables and Orchestra ++
++ Commissioned by Darmstadt Summer Course, Ictus, deSingel, Concertgebouw Brugge, Brussels Philharmonic and nyMusikk Oslo
CAST
Ilan Volkov, conductor
Brussels Philharmonic
Mariam Rezaei, turntables
Ictus:
Nabou Claerhout, trombone,
Ruben Orio, percussion
Maris Pajuste, voice
Jean-Luc Plouvier, keyboard
Piet Van Bockstal, oboe
Kobe Van Cauwenberghe, e-guitar
Brussels Philharmonic joins Ictus: the orchestra explodes! The Concertgebouw stage becomes a club with a bar, with the musicians almost within reach. On the menu: psychedelic immersion between two orchestral groups with Lucier's 'diamanten in de lucht', a turntable/orchestra competition, and a journey far beyond genres (jazz, classical, experimental) with Anthony Braxton's dishevelled Creative Orchestra Music, which describes a chase through the streets of the city.
THE STORY OF COMPOSITION No. 151
by Anthony Braxton
(...)
"It's now or never!" shouts Jason as he pushes the officer into the sand.
"Get in the car and drive, man!" he yells.
The first car then pulls out into the highway.
"They'll never catch us now, Harvey! I know Composition No. 151 forward and backwards. I could drive these lanes with one hand," he chuckles.
"The race is on!"
And with that remark, he pushes the gas pedal down to the floor. Now both cars are on the highway, travelling at 70 miles an hour. From the police car a megaphone appears as the unnamed second policeman yells from the window. "You'll never get away with this one, guys! Composition No. 151 is not a monophonic structure that only addresses the needs of extended improvisation, as defined by post-Ayler, Cage or AACM (for that matter) structural prototypes, but rather, this is a tri-metric architectural reality that points to a breakthrough in form building and structural categories. This is a transparent terrain of sound beam constructions that define a way of thinking and re- acting. Pull over or else!"
"In this soundstate, the individual looks for the 'transparent corridor/layer' as a means to view a 'freshly unified, theatre of form/relationships/alliances," says officer Zuphthon (pronounced Zu- frum -kín). "I see this phenomenon as tri-metric!" (He laughs).
"Oh yeah," says Bugsy (the now-named, second policeman). "We've got to stop these guys! Composition No. 151 reminds me of Chicago in the meat house period! Every railroad company connected to the City in those days. I even remember the old rock island railroad!" Harvey interrupts, "keep your eye on the speedometer, Bugsy-system changes in these lanes are serious business!"
"Maybe we better tell him, Zuphthon," says Bugsy (as he stares his fellow patrolman right in the eye). Maybe we better tell him!"
Officer Zuphthon straightens his tie and picks up the megaphone. This would be the last opportunity to reach out to the renegade drivers. He wanted to clarify the nature of the inquired.
"Gentlemen," he began, "let me make myself perfectly clear about this soundspace; these lanes have not been approached lightly. Know at least this much!" he cried out. "Composition No. 151 is a tri-metric structural model that is scored for 25 instrumental parts as a prototype of the new 'E' system scaffolds (if I can say it that way). This is a structural universe conceived in the stable, mutable and synthesis sound space that will serve as an all-purpose genetic network as part of the evolving material base of the new tri-metric musics of tomorrow. "Hey, slow up!" Harvey says, "the lanes thin out here and we become a solo act" (he laughs). Jason continues, "This is a structural/concept space that contains the traditional references without traditional definitions! Not to mention, that like all 'E' class models, Composition No. 151 has three apparent states of disassemblement that expands the role of notated target logics - right on down to the individual soloist. Even the 'M' class structures didn't do that much!" (Now both groups are happy as they gaze out of the car windows.) "Hey!" says Jason, pointing his finger at the reappearing sound shapes. "I recognize that shape. That's the third time that one's come around. At the next one make a left and prepare to join a convoy in the transfer sign zones (I say try for the C trains/signs. It's like catching the express trains in the New York subway - as long as you're not stopping at 83rd Street it's great!)"
They both laugh.
(...)
Wanneer Brussels Philharmonic en Ictus samensmelten, explodeert de scene. In Anthony Braxtons cult-werk waan je je in een razendsnelle achtervolging door veel te smalle straten. Die hallucinerende luistertrip gaat verder als het orkest om je heen Alvin Luciers ‘diamanten in de lucht’ tekent. Meer onaardse klanken ervaar je in het allernieuwste werk voor turntable en orkest. Bestel je drankje, neem plaats in het orkest en zweef op de klankwolken.
Le Brussels Philharmonic rejoint Ictus, et l'orchestre explose. La scène du Concertgebouw devient un club avec un bar, et les musiciens presque à portée de bras.
Au programme :
immersion psychédélique et spatialisée entre plusieurs formations orchestrales avec les Diamonds d'Alvin Lucier ;
compétition platines/orchestre dans une co-composition à quatre mains (Schlomowitz/Rezaei) ;
et voyage au-delà des genres (jazz, classique, expérimental) avec la très ébouriffée Creative Orchestra Music d'Anthony Braxton, qui évoque une course-poursuite dans les rues de la ville.
HISTOIRE DE LA COMPOSITION NO. 151
par Anthony Braxton
(...)
"C'est maintenant ou jamais !", crie Jason en poussant l'officier dans le talus.
"Monte dans la voiture et conduis, mec !" hurle-t-il.
La première voiture s'engage alors sur l'autoroute.
"Ils ne nous attraperont jamais, Harvey ! Je connais la composition n° 151 sur le bout des doigts. Je pourrais conduire sur ces routes d'une seule main", s'amuse-t-il.
"Et c'est partiiiiiii !"
Sur ce, il appuie sur l'accélérateur. Les deux voitures sont maintenant sur l'autoroute, roulant à 70 miles à l'heure. Un mégaphone sort de la voiture de des flics, tandis que le second policier, dont le nom n'a pas été révélé, crie par la fenêtre : "Vous ne vous en tirerez pas comme ça, les gars ! La composition n° 151 n'est pas une structure monophonique qui ne répond qu'aux besoins d'une improvisation étendue, telle que définie par les prototypes structurels post-Ayler, Cage ou AACM (d'ailleurs), mais il s'agit plutôt d'une réalité architecturale tri-métrique qui indique une percée dans la construction des formes et des catégories structurelles. Il s'agit d'un réseau transparent d'architectures sonores qui définissent une manière de penser et d'agir. Garez-vous, sinon !"
Dans l'état sonore où il est, l'individu recherche le "couloir/réseau transparent" comme moyen de voir un "théâtre fraîchement unifié de formes/relations/alliances", déclare l'officier Zuphthon (prononcé Zu- frum -kín). "Je considère ce phénomène comme tri-métrique ! (Il rit).
"Oh oui", dit Bugsy (le deuxième policier, désormais nommé). "Nous devons arrêter ces types ! La composition n° 151 me rappelle Chicago à l'époque des boucheries ! Toutes les compagnies ferroviaires étaient reliées à la ville à cette époque. Je me souviens même de l'ancien chemin de fer de Rock Island !" Harvey l'interrompt : "Garde un œil sur le compteur de vitesse, Bugsy, les changements de système dans ces voies sont une affaire sérieuse !"
"Peut-être qu'on devrait lui dire, Zuphthon", dit Bugsy (en regardant son collègue patrouilleur droit dans les yeux). Peut-être qu'on devrait lui dire !"
L'agent Zuphthon redresse sa cravate et prend le mégaphone. C'est la dernière occasion de s'adresser aux chauffeurs renégats. Il veut clarifier la nature de l'enquête.
"Messieurs, commença-t-il, laissez-moi être parfaitement clair au sujet de cet espace sonore ; ces voies n'ont pas été abordées à la légère. Sachez au moins ceci", s'écrie-t-il. "La composition n° 151 est un modèle structurel tri-métrique pour 25 parties instrumentales, prototype des nouveaux échafaudages du système 'E' (si je peux m'exprimer ainsi). Il s'agit d'un univers structurel conçu dans l'espace sonore stable, mutable et de synthèse qui servira de réseau génétique polyvalent dans le cadre de la base matérielle évolutive des nouvelles musiques tri-dimensionnelles de demain.
"Hé, ralentissez ! dit Harvey, "les voies s'éclaircissent ici et nous devenons un acte solitaire" (il rit). Jason poursuit : "Il s'agit d'un espace structurel/conceptuel qui contient les références traditionnelles sans les définitions traditionnelles ! Sans oublier que, comme tous les modèles de la classe "E", la composition n° 151 présente trois états apparents de désassemblage qui élargissent le rôle des logiques cibles notées - jusqu'au soliste individuel. Même les structures de la classe "M" n'en faisaient pas autant ! (Les deux groupes sont maintenant heureux et regardent par les fenêtres de la voiture.)
"Hé !" dit Jason, en pointant son doigt vers les formes sonores qui réapparaissent. "Je reconnais cette forme. C'est la troisième fois qu'elle revient. Au prochain, prenez à gauche et préparez-vous à rejoindre un convoi dans les zones de transfert (je vous conseille d'essayer les trains/enseignes C. C'est comme attraper les trains express). C'est comme prendre les trains express dans le métro de New York - tant que vous ne vous arrêtez pas à la 83e rue, c'est génial !)
Ils rient tous les deux.
(...)
Agenda for this project
- Date Show Location
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Thu 16.11 Forces in motion (with Brussels Philharmonic) Concertgebouw - Brugge - Belgium
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Fri 17.11 Forces in motion (with Brussels Philharmonic) deSingel - Antwerpen - Belgium