Pneuma

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programme

   
Peter Ablinger, Das Wirkliche als Vorgestelltes, 2012
Sofia Gubaidfulina, De Profundis, 1978
Heinz Holliger, Lied, 1971
Sofia Gubaidfulina, In Croce, 1991
Michael Schmid, Breathcore, 2019
Jürg Frey, String Quartet #2, 1998-2000
   

   

cast

   
George van Dam Violin
Jeroen Robbrecht Viola
Eva Reiter Viola Da Gamba
François Deppe Cello
Luca Piovesan Accordion
Michael Schmid Flute
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Sylvie Mélis Light scenography
Alexandre Fostier Sound
Michael Schmid Artistic leader of the Breathcore
Nicolas Marc Assistant to light scenography

In his Second String Quartet, Jürg Frey succeeds in transforming every chord the instrumentalists play into a long « exhale » by using innovative bow techniques. To this collective instrumental breath, he adds the soft murmurs of the vocalists, who sing very quietly, in an almost spectral whisper. It is as if they are sharing a secret or talking to themselves as you do on certain nights, when you experience great joy or a deep sense of calm. This kind of music is, in a way, very similar to the ephemeral sound of Breathcore, Michaël Schmid’s singular «  choir of breaths » . It is the evening’s main theme, creating the kind of music that is «  diffused » rather than projected.

Jürg Frey notes that a musical composition can be conceived as path, with a start and a direction and what is essentially called development. If we shift our perspective, instinct suggests that we could also think of music as an expanse. The audience’s attention will then be drawn to the way in which some notes gently expand into space and time, like a liquid or a breath. The music then becomes a daydream, which Gaston Bachelard famously called «  a fragrant breath that issues from things through the dreamer » . The same goes for Albertine’s breath, according to Marcel Proust, which evokes «  the pure song of the angels » , as it has neither «  the solidity of speech or silence ».

Solid silence can be intimidating – its immensity always inspires a certain theological prestige – whereas breathing connects us. «  To breathe means to be immersed in a medium that penetrates us with the same intensity as we penetrate it » , writes Emanuele Coccia in The Life of Plants.

This immersive concert, where everyone is free to choose a place and position to listen, is thus all about breathing and the expansion of this breath. The accordion becomes a lung, the flute a larynx. Even the lightscape by Sylvie Melis, who has created a custom light work for this concert, is essentially an «  escape » of photons, in her own words, which are blown through spaces in matter.
   

   
Read more : And on it went by Jürg Frey, on Wandelweiser website

Tout ici se fait souffle, circulation du souffle, expansion du souffle.

Dans son Deuxième Quatuor à cordes, où il met en jeu d’inédites techniques d’archet, Jürg Frey fait ressembler chaque accord des instrumentistes à un long souffle tonalisé. À cette haleine instrumentale et collective, se mêle bientôt le doux murmure des interprètes, chantant à bas bruit comme on le fait pour soi-même, les nuits de grand calme.

Fil rouge de la soirée : les sonorités irréelles du Breathcore — ce « choeur de souffles » très particulier conçu et animé par Michaël Schmid. Comme celle de Frey, voilà une musique dont on peut dire qu’elle se « répand » plus qu’on ne la projette.

Une oeuvre musicale, note à ce propos Jürg Frey, peut tantôt se penser comme un chemin, avec un point de départ et une direction : ce qu'on appelle un « développement » ; tantôt, par un léger quart-de-tour de notre sensibilité, la musique se présente à nous comme étendue. L'attention de l'auditeur se fixera sur la manière dont quelques sonorités de départ se diffusent dans l'espace et le temps, comme un fluide ou un souffle. La musique s’identifie alors à la rêverie, dont Gaston Bachelard écrivait qu’elle est « un souffle odorant qui sort des choses par l'intermédiaire d'un rêveur ». De même que l’haleine d’Albertine, note Marcel Proust, « tirée plutôt d’un roseau creusé que d’un être humain », évoque le pur chant des anges dans la mesure où elle n’a « ni l’épaisseur de la parole, ni du silence ».

L’épais silence intimide — son immensité suscitant toujours quelque prestige théologique — tandis que le souffle relie. « Souffler signifie être immergé dans un milieu qui nous pénètre, selon la même intensité que celle avec laquelle nous le pénétrons », écrit Emanuele Coccia dans « La vie des plantes ».

Dans ce concert immersif, où chacun choisira sa place et sa position d’écoute, tout sera donc souffle et expansion du souffle. L’accordéon se fait poumon, la flûte larynx. Et même les lumières de Sylvie Mélis (qui signe ici une création faite sur mesure) sont pensées comme des « fuites » de photons, pour reprendre son propre terme, soufflées à travers les interstices de la matière.
   

   
Lire plus : And on it went par Jürg Frey, sur le site de Wandelweiser.

Agenda for this project

June 2019
  • Date Show Location
  • Fri 14.06 Pneuma Wiener Festwochen - Wien - Austria

    Pneuma

    with Sylvie Mélis

    Chamber music, breathings, lightings read more
  • Sat 15.06 Pneuma Wiener Festwochen - Wien - Austria

    Pneuma

    with Sylvie Mélis

    Chamber music, breathings, lightings read more