JANUARY 31st, 2014, 20:00
MUba Museum (Musée Eugène Leroy), Tourcoing
in coproduction with Opéra de Lille
PROGRAMME
Wolfgang Rihm, Musik für drei Streicher
for string trio, 1977
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1 Lento
2 Assai sostenuto
3 Double : molto allegro (inquieto)
4 Canzona I
5 Canzona II : adagio intermezzo
6 Canzona III : adagio assai, molto semplice
7 Energico
MUSICIANS
George van Dam, violin
Jeroen Robbrecht, viola
Geert De Bièvre, cello
CONTEXT
Georg BASELITZ / Eugène Leroy exhibition
October 11, 2013 / February 24, 2014
An artbook, Le Théâtre de Séraphin by Antonin Artaud, with illustration by Baselitz and a score by Rihm, will be presented by the museum in this context.
In 1981, there appeared in Germany a manifesto that was to have a certain success, calling for a New Simplicity in music. It was co-signed by Wolfgang Rihm, a name that would soon become synonymous with a revival of lyricism in contemporary music to the point where there was even talk of “neo-romanticism.” An expression that immediately calls for clarification: very aware of the past, Rihm revisits it with a fierce and powerful passion that is never melancholic. His dark and eruptive energy, his oblique references to Schumann or Mahler, his fascination with Antonin Artaud, the angular simplicity of his works, the apparently improvised progress of his forms and the over-abundance of ideas (more than 400 works to date!) must all be seen within a kind of raw and fragmented romanticism that makes Wolfgang Rihm something of a musical brother to Georg Baselitz.
“I write my music with my nerve ends, not with a pen”, declared the composer.
Also: “Music is a series of signs erected across time. I seek in music not so much a logical link as a vibration between the signs.”
Written in 1977, when Rihm was 25, his ‘Musik für drei Streicher’ (Music for Three Strings) is the first masterpiece by an artist of precocious maturity. At times frenetic, at times hieratic, this 55-minute piece, in seven movements, irresistibly conjures up metaphors of rocks, minerals and molten lava.
“I have the notion of great block of music inside me. Each composition is both a part of this block and a precise physiognomy to be sculpted. To see who I am I must cut into my own flesh, open myself up, ask a mirror what it sees,” wrote Wolfgang Rihm. One could imagine it was Artaud speaking.
Concert en trio sur les lieux de l'exposition.
En 1981, paraissait en Allemagne un ouvrage-manifeste promis à un certain succès : Vers une nouvelle simplicité en musique, co-signé par Wofgang Rihm. Ce nom deviendra bientôt le synonyme d’un renouveau du lyrisme dans la musique contemporaine. On parla même à son sujet de « néo-romantisme » - une expression qu’il faut toutefois immédiatement nuancer : car Rihm, qui n’ignore pas l’histoire, la relit dans la fureur, jamais dans la mélancolie. Son énergie noire et éruptive, ses références distordues à Schumann ou Mahler, sa fascination pour Antonin Artaud, la simplicité anguleuse de ses oeuvres, la conduite d’apparence improvisée de ses formes et la surabondance de ses idées (plus de 400 oeuvres à ce jour !), tout cela dessine une sorte de romantisme brut et fragmenté, qui autorise à voir en Wolfgang Rihm un frère-en-musique de Georg Baselitz.
« J’écris ma musique avec mes terminaisons nerveuses, pas avec un stylo », déclarait le compositeur.
Ou encore :
« La musique est un flux de signes posés dans le temps. Je cherche dans la musique non tant un lien logique qu’une vibration entre des signes ».
Ecrite en 1977 - Rihm avait alors 25 ans - sa Musik für drei Streicher, (« musique pour trois instruments à cordes ») est le premier chef d’oeuvre d’un artiste précocement parvenu à maturité. Tour à tour frénétique et hiératique, cette longue pièce de 55 minutes, en sept mouvements, convoque irrésistiblement les métaphores de la roche, du minerais, de la lave en fusion. « J'ai la vision d'un grand bloc de musique qui est en moi. Chaque composition est à la fois une partie de ce bloc et une physionomie précise à sculpter. Afin de voir qui je suis, je dois couper dans ma propre chair, m’ouvrir, demander à un miroir ce qu'il voit », écrivait Wolfgang Rihm - et l’on croirait entendre parler Artaud.