PROGRAMME
JOHN ADAMS : from John’s Book of Alleged Dances (1994)
Dogjam*
Alligator Escalator
Rag the Bone*
Judah to Ocean*
*with rhythm loops
LUCIANO BERIO: from Duetti per due violini (1979-1983)
BELA (BARTOK)
SHLOMIT (ALMOG)
BRUNO (MADERNA)
PEPPINO (DI GIUGNO)
MARCELLO (PANNI)
DANIELA (RABINOVITCH)
LEONARDO (PINZANTI)
ANNIE (NEUBURGER)
VINKO (GLOBOKAR)
FRANCO (GULLI)
ALDO (BENNICI)
LUCA FRANCESCONI : **Mirrors (1993), Quartetto n° 3 per archi*$ (Third Quartet)
en un mouvement
MUSICIANS
George van Dam, Igor Semenoff : violin
Aurélie Entringer : viola
Geert De Bièvre : cello
Production : Opéra de Lille
AUTOUR DE LUCA FRANCESCONI
Tout ce concert est orienté vers son épisode final : le colossal "Mirrors", troisième quatuor du compostieur italien Luca Francesconi, écrit 18 ans plus tôt que son dernier opéra "Quartett", donné dans cette même Maison en novembre 2013.
Dans cette oeuvre virtuose et vigoureuse de plus de vingt minutes, le compositeur lançait une quête artistique qu'il n'abondonna jamais : sans renier l'esprit de recherche qui caractérisait les milieux musicaux de l'après-guerre, il s'agissait de faire entrer dans les poumons de la "vieille avant-garde", comme le dit Francesoni avec malice, l'air frais de l'Histoire et du chant populaire. Cela, il le doit pour beaucoup à son maître Luciano Berio (1925-2003), dont il fut longtemps l'un des plus doués chefs d'atelier (car Berio ne terminait pas toujours ses oeuvres lui-même, il avait des élèves pour cela !...). On pourra entendre, dans la simplicité limpide des courts "Duos pour VIolons" de Berio, présentés en milieu de concert, les souvenirs du romantisme italien, la vigueur des chansons napolitaines, les berceuses des mères, la joie musculaire du virtuose, le vibrato du chanteur ... Profondeur de pensée, culture, amour de la chose écrite, mais dans une énergie et une générosité musicale qui subjugua naguère toute une génération.
Une autre préoccupation de Francesconi nous est donnée dans son texte de présentation du Troisième Quatuor :
"(...) pour envisager en effet, au sein d'un univers perceptible, l'hypothèse que le Temps n'est pas seulement Un, à savoir la « flèche » de la pensée occidentale traditionnelle.Je suis intéressé par l'idée qu'il y a coexistence des lignes de force, de l'énergie de la matière musicale, qui marchent dans différentes directions, souvent opposées ou inversées – mirrors [miroirs] –, et qui parfois n'avancent aucunement."
C'est ici l'apport d'Igor Stravinsky qui est implicitement convoqué : un "pas oriental" hors de la sensibilité européenne, la volonté de frotter nos idéaux de progrès et notre vision linéaire de l'Histoire à d'autres sensibilités temporelles : temps mythique, temps circulaire, temps de la contemplation et de la répétition.
Répétition et tempo martelé : c'est dans ce registre que nous ouvrirons le concert avec quelques "Dances" endiablées de John Adams. Celui-ci se souvient des techniques répétitives de son compatriote Steve Reich, tout en les ré-orientant vers une tonalité plus aimable, moins radicale, mâtinée d'un néo-classicisme pudique tel qu'en raffolent les mélomanes américains. Parfait pour grignoter à l'heure de l'apéro. Bonne écoute et bonne soirée !
Agenda for this project
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Wed 15.01 Ictus Strings in Opéra de Lille Opéra de Lille - Lille - France